Expansion du moulin à eau à partir du Moyen Age

Diversification des moulins à eau

Enjeu de la possession du moulin à eau

Etat des moulins en 1809


  1. Diversification des moulins à eau

    Le moulin à eau pouvait être utilisé directement par toutes les machines mues par un mouvement circulaire continu. Les moulins les plus anciennement connus sont des moulins bladiers et l'usage le plus courant du moulin à eau durant le Moyen Age est la mouture.
    D'autres moulins utilisent ce principe du mouvement circulaire : moulins à huile, moulins à pastel, moulins à tan (écorce de chêne pulvérisée utilisée pour la préparation des cuirs).
    Pour adapter le moulin à eau à d'autres industries, il fallait résoudre le problème de transformation du mouvement, ce qui fut rendu possible avec l'invention de la came qui permet de transformer le mouvement circulaire continu en un mouvement rectiligne alternatif. Cette adaptation du moulin à eau a donné naissance aux moulins foulons (foulage des draps pour leur donner de l'apprêt), aux moulins à chanvre, aux moulins à fer, aux scieries hydrauliques, aux moulins à papier (trituration des chiffons dans l'eau pour en faire de la pâte à papier).

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  2. Enjeu de la possession du moulin à eau

    Au Moyen Age, la plupart des moulins à eau sont d'origine seigneuriale ou dépendent de monastères, qui doivent nourrir une importante population. En effet, il faut disposer juridiquement du cours d'eau et pouvoir faire face aux frais de construction et d'entretien.
    Les paysans des alentours semblent trouver commode de venir y moudre leur blé.
    Cependant, à partir du Xe siècle, les seigneurs, usant de leurs pouvoirs de commandement (appelés le ban), instaurent à leur profit certains monopoles. Le plus ancien et le plus répandu de tous est celui du moulin banal : tout le blé récolté dans un certain périmètre du moulin, doit y être amené et moulu contre redevance. Cette redevance s'appelle le droit de banalité, reversée d'une part au maître de l'eau, le seigneur et au maître des meules, le meunier. Mais les meules domestiques, à mains, résistèrent longtemps à ce monopole.
    Le meunier ne possède pas le moulin qui appartient au seigneur, mais celui-ci lui donne des terres à cultiver pour sa propre consommation. Le meunier est tenu de tout le service qui incombe au moulin : entretien du canal, du bâtiment et des meules qui doivent être piquées régulièrement. Les revenus des meuniers ne sont pas très bien connus, on connaît simplement les droits de mouture qu'ils prélevaient. En 1152, un statut des consuls de Toulouse déclare que les meuniers ne pourront prélever qu' 1/16 du grain porté à moudre. Ce taux est très fréquent en France, on trouve aussi des taux de 1/24 ou 1/32. Il n'est en théorie pas permis aux meuniers de mesurer eux-mêmes leur droit de mouture, mais c'est souvent le cas.
    Cependant, même à l'époque féodal, certains moulins étaient déjà en d'autres mains que celle des seigneurs. C'est le cas du Bazacle à Toulouse, qui possédait douze moulins au XIVe siècle et qui avait déjà la structure d'une société par actions : les pariers (actionnaires) possédaient une part du capital mesurée en uchaux (un uchau équivaut à 1/8 meule).
    A la Révolution, la vente des biens de l'Eglise et des nobles permet aux meuniers assez aisés de racheter leurs moulins à l'Etat. C'est aussi à partir de cette époque et surtout au XIXe siècle que des paysans en construisent pour moudre les céréales du hameau, du village ou parfois simplement pour leur famille.

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  3. Etat des moulins en 1809 (carte correspondante)

    Claude Rivals, professeur à l'Université de Toulouse Le Mirail, publie en 1984 une thèse sur les Divisions géographiques de la France indiquées par une analyse de l'état des moulins en 1809. En France, en 1809-1810, la proportion moyenne est de 1 moulin pour 300 habitants environ (moulins à eau et à vent) mais avec d'importantes disparités : on trouve 1 moulin pour 100 habitants en Lozère, 1 pour 105 en Corse, et jusqu'à 1 moulin pour 5015 habitants dans la Seine.
    La partie qui nous intéresse ici est celle concernant la répartition des moulins à roue horizontale et à roue verticale. Selon lui, le principe de chacune de ces roues est connu partout en France mais on observe une partition du pays en deux suivant le choix du récepteur :